Action du 18 juin 2005



Samedi 18 juin 2005


TaPaGeS distribue le tract ci-dessous lors de la 4e Marche de la Visibilité Homosexuelle, Bisexuelle et Transgenre de Strasbourg.



Tract


Transpédégouines
fièrEs, visibles et en colère
LE RESPECT S'IMPOSE !


Ils t'ont concédé un sous-statut (le PaCS), une Haute Autorité bidon (la HALDE), une loi (uniquement répressive, sans conséquence pour l'État, ni volet préventif) contre les propos et actes homophobes (mais pas transphobes)...

Ils condamnent (certes du bout des lèvres et avec pas mal de retard) les exactions homophobes lorsqu'elles sont un peu trop voyantes...

Ils t'ont offert ta chaîne de télé payante, tes journaux. Tu es même devenuE un cœur de cible.

Ça va bien, ça va mieux, quand même !

Tu pourrais au moins dire «Merci» !


Non, nous ne dirons pas merci ! Nous sommes ingratEs, revêches et malpoliEs : nous sommes en colère !


• En colère devant l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie d'État
Le 8 décembre 2004, C. Vanneste affirmait : "Les homosexuels représentent une menace pour la survie de l'humanité". Ces propos du député UMP, vaguement blâmés par Sarkozy, sont emblématiques : ils justifient et encouragent les violences homophobes, lesbophobes, biphobes et transphobes que nous subissons et qui n'ont jamais cessé. L'homophobie n'est pas une opinion. Qu'elle soit raffinée ou sans pudeur, insidieuse ou franche, elle a des conséquences très concrètes : une personne homosexuelle, en France, connaît aujourd'hui un risque de suicide treize fois supérieur à celui d'une personne hétérosexuelle de même âge et de même condition sociale (Libération, 4 mars 2005). Sans compter les agressions (verbales et physiques), les meurtres…
Cette homophobie quotidienne trouve sa légitimité dans la loi (interdiction du mariage, de la parentalité, psychiatrisation des trans', etc.) Tant que nous serons considéréEs comme des sous-citoyenNes, tant que la loi valorisera l'hétérosexualité, le sentiment d'impunité des homophobes, des biphobes et des transphobes perdurera.


• En colère devant ce que l'hétérosexisme et l'hétéropatriarcat font à nos vies.
«Il faut sauver la famille» s'enflamme le Vatican relayé par les psys, C. Boutin, J. Chirac, S. Royal et autres. Une famille forcément hétérosexuelle, of course. Comme le mariage. Symbolique ou moral, l'ordre c'est toujours le leur ! Celui qui opprime les femmes, s'approprie leurs corps, celui qui placardise les LGBT, qui harcèle médicalement et administrativement les trans', qui légifère nos désirs…


• En colère devant le cynisme et/ou l'indifférence de l'État.
Après dix ans de pouvoir, Jacques Chirac s'aperçoit que le SIDA doit être une cause nationale. Dix ans à ne rien faire : le 1er décembre 2004, des militantEs d'Act Up-Paris sont placéEs en garde à vue après une action dénonçant son inaction et son hypocrisie.
L'écart Nord/Sud s'accroît, le "tiers-monde" crève du SIDA dans l'indifférence, encouragé par les propos criminels des pouvoirs religieux, le cynisme de l'industrie pharmaceutique et la complicité des États. Les putes et les toxicos sont pourchasséEs par la police de Sarkozy. Ils ont démantelé la Sécu avec ce que cela signifie en terme d'accès aux droits. La santé des personnes passe après les intérêts économiques. Aucune campagne de prévention digne de ce nom, tant sur le SIDA que sur l'homophobie et la transphobie, n'est réellement menée.


• En colère car solidaires avec les LGBT inquiétéEs partout dans le monde.
Dans quatre-vingts États au moins, les actes homosexuels sont condamnés par la loi ; dans plusieurs pays, cette condamnation peut aller au-delà de dix ans ; parfois, la loi prévoit la détention à perpétuité. Et dans une dizaine de nations, la peine de mort peut être effectivement appliquée... La Marche de Varsovie est une fois de plus interdite (mais a fini par avoir lieu malgré l'interdiction cette année), 100 saoudiens sont condamnés à des coups de fouet : le soir même, Chirac s'en fout et reçoit en grande pompe le prince Abdallah d'Arabie Saoudite, tandis que des militanTEs qui protestaient sont arrêtéEs... Nos amantEs sans-papiers sont expulséEs... Le droit d'asile pour les personnes persécutées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre est systématiquement bafoué...


• En colère devant le mépris de Keller et Grossmann.
Depuis le début de leur mandat, Fabienne Keller et Robert Grossmann se sont distinguéEs plusieurs fois par leurs propos et leur attitude homophobes : opposition à l'homoparentalité et à toute visibilité gay et lesbienne, refus absolu de s'associer à la démarche de mémoire des associations LGBT de Strasbourg, qui tentent de sauver de l'oubli et du déni la déportation des homosexuelLEs sous le IIIe Reich.


• En colère car nous sommes plus riches et plus diversEs que ce qu'ils font de nous !
IdiotEs et uniformisables, nous serions à vendre, à acheter, à modéliser : "Queer, 5 experts dans le vent", "Rainbow Attitude", "Pink TV",etc. Nos "journaux officiels" nous expliquent ce qu'il faut voter pour être un bon pédé, une bonne gouine, unE bonNE trans'… On nous intime l'ordre de "maigrir", de "rajeunir", de nous "muscler", de "jouir"…

RécupéréEs par le merchandising hétéro, ou homonorméEs par les diktats d'un petit "monde LGBT", notre horizon : a wonderful world of clones !

Tous les jours, nous, lesbiennes, gays, bi et trans, nous sommes insultéEs, humiliéEs, agresséEs. Dans la rue. Au bahut. Au boulot. Dans les media. Par des religieux. Par des politiques. Par des psys. Par la loi !

Les marches de la Fierté et de la Visibilité commémorent - mais tout est fait pour qu'on l'oublie - une révolte de travs/trans' à Christopher Street, à New York le 17 juin 1969. Harcelées par les flics, une fois de trop, elles ont bataillé plusieurs jours. À la honte et au placard, elles ont opposé la fierté et la visibilité.

« Ce qui m'agace , c'est le militantisme . Si les homosexuels ont envie d'exister, qu' ils s'aident eux-mêmes. » (Christian Vanneste, député UMP du Nord, le 8 décembre 2004).

À TaPaGeS, on a décidé de s'aider nous-mêmes et de passer à l'action.


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TaPaGeS est un groupe de transpédégouines en colère qui luttent contre toutes les discriminations dont sont victimes les personnes LGBT (lesbiennes/gay/bisexuel(les)/transgenre), contre l'hétéropatriarcat, et contre l'hétérosexisme. Nous sommes solidaires de combats plus vastes, contre toute forme de discrimination et toute forme d'oppression, ici et partout dans le monde.

TaPaGeS est un groupe de vigilance et d'action militant, non-violent, égalitaire, laïc, non-sectaire, anti-normatif et démocratique.

TaPaGeS n'entend pas se substituer aux associations déjà existantes.Nous sommes un groupe informel et entendons le rester.

TaPaGeS rassemble des personnes persuadées de n'obtenir que ce pour quoi elles se battront. Nous croyons au travail politique de terrain, à l'intervention directe, à l'action. À hauteur de notre colère !

Parlons-en : Réunion publique le mercredi 22
juin 2005 à 20h00 au sous-sol du bar Perestroïka,
2 rue Thiergarten, à Strasbourg


Infos : www.tapages67.org tapages67@yahoo.com






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