Action du 4 août 2007



Samedi 4 août 2007


À l'initiative de TaPaGeS (TransPédéGouines de Strasbourg), plus d'une vingtaine de personnes se sont retrouvées ce samedi 4 août à 13 h place Broglie. Il s'agissait de protester contre les executions pour « déviance sexuelle » d'Iraniens et de marquer notre solidarité avec les condamnés. De symboliser ces corps en attente de mort. Et d'exiger de l'État la régularisation de Hamid, jeune Iranien pédé, réfugié en France. Et que cesse ce silence. Et que cesse l'indifférence.



Communiqué de presse



NOTRE APRÈS-MIDI DU 4 AOÛT



Un tas de corps.
Des corps de TransPédéGouines entassés sur la place Broglie à Strasbourg, un samedi après-midi.

Des corps comme des cadavres.
Cadavres parce que « pédés », « déviants », « sodomites ».

Cadavres à coup sûr si l'indifférence reste la règle.

Il y a plus de dix jours maintenant, après déjà seize exécutions, des associations et des collectifs LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans') interpellaient l'État.
Celui-ci s'était alors fendu d'une condamnation timorée des exécutions. Et libérait un pédé iranien de 21 ans - en lui demandant de dégager fissa du territoire français.
Depuis : rien.

Il est assez difficile d'interpréter ce silence : indifférence ? mépris ? cynisme ? lâcheté ? alliance ?
Juste la très nette impression que la vie d'un pédé, qui plus est iranien, ne vaut pas lourd, pour l'Europe des « Droits de l'Homme ». Une paille.
Droits de l'Homme ? Quels droits pour quelLEs Hommes ?
L'expression apparaît aujourd'hui pour ce qu'elle est : une formule creuse.
Un alibi, un mensonge, une diversion.

Nous en buvons jusqu'à plus soif du discours sur les Droits de l'Homme. Un discours qui, pour là-bas, justifie les guerres impérialistes et qui, pour ici, masque les discriminations, les inégalités de fait et de droit et les appels parlementarisés à la haine.
Nous en avons la nausée du Discours sur les Droits de l'Homme, sur l'Éthique, l'humanitaire et autres grands mots qui viennent opacifier les responsabilités politiques.
Il y a des responsabilités politiques.
Par leurs silences, Kouchner et Sarkozy sont objectivement les complices de ces exécutions.


S'il est difficile de hiérarchiser les insupportables motifs du silence de l'État Français, il est, en revanche, plus facile de caractériser sa politique de l'immigration : un racisme. D'État.
Avec ses prisons et ses camps spéciaux pour immigréEs.
Avec son arbitraire. Ses expulsions qui valent, parfois, comme ici, condamnations à mort.
Nous devons être intraitables : la protection de nos sœurs ne se négocie pas. Toute personne en danger doit pouvoir bénéficier de l'asile politique.

Soit : des corps entassés sur la place Broglie à Strasbourg, par un samedi du mois d'août.
Un 4 août exactement. Tout un symbole.

C'est un 4 août que l'État mitterrandien respectant, une fois n'est pas coutume, sa promesse alignait l'âge de la majorité homosexuelle sur l'âge de la majorité hétérosexuelle.
C'est un 4 août, pendant la nuit, quelques siècles auparavant, qu'étaient abolis les privilèges...

Des privilèges, il en reste. Et combien !
Liés à la classe sociale, à la nationalité, à l'identité de genre, à l'orientation sexuelle...
Un privilège, parmi d'autres : celui, d'État, de vie ou de mort sur les personnes.
Un privilège, parmi d'autres : celui, hétérosexuel et d'État, de vie ou de mort sur les TransPédéGouines.


Notre après-midi du 4 août est peu glorieuse. Elle ne promet aucun bonheur.
Elle tente juste de raviver le rapport de force pour que nos sœurs ne meurent pas dans le silence, le déni et l'indifférence.
Pour que l'État prenne enfin ses responsabilités.
Pour qu'il cesse de se défiler.


Des corps vivants, donc, solidaires de corps et de vies condamnés, et qui exigent :
- Le respect du droit d'asile pour touTE TransPédéGouine qui en fait la demande. Pour toute personne.
Et par conséquent la régularisation immédiate de Hamid.
- La dépénalisation partout dans le monde des homosexualités.
Et par conséquent : la libération de toute personne détenue en raison de son orientation sexuelle ou de son identité de genre (au Cameroun, six jeunes pédés sont emprisonnés depuis plusieurs jours).
- L'Abolition effective de la peine de mort.
Et par conséquent, l'arrêt immédiat des exécutions et des garanties quant à la survie des Iraniens condamnés.



TaPaGeS, le 4 août 2007
Transpédégouines de Strasbourg




Photos de l'action


 
 





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