Action du 24 avril 2010

Samedi 24 avril 2010

Communiqué de presse

Suite à un appel du 22 avril 2010, une vingtaine de personnes se sont retrouvées ce samedi 24 avril 2010 à 11 h devant la Mission Permanente du «Saint»-Siège auprès du Conseil de l'Europe à Strasbourg, à l'initiative de TaPaGeS, STS, OtR, Les Poupées en pantalon et La Lune, et en solidarité avec un appel international de l'ILGA.

Nous entendions protester contre la campagne de communication « viols d'enfants = homosexualité » véhiculée ces derniers temps par le Vatican.
Ces propos inadmissibles ont pour enjeu de détourner l'attention loin des responsabilités réellement engagées : celles, directes, de curés et d'évêques, mais aussi celles, politiques, de la hiérarchie religieuse qui a couvert, par son silence et sa bienveillance, les crimes commis.

Nous ne serons pas les cache-sexe des viols et violences vaticanesques !

Mais ces déclarations cyniques sont aussi totalement irresponsables. Il existe encore, malheureusement, de nombreux États où cette parole est écoutée, des populations pour qui ces énoncés valent encouragements. Les propos du cardinal Tarcisio Bertone sont de vrais appels au meurtre, donnant par là une assise et une légitimité à l'homophobie.

Nous ne nous leurrons pas : il ne s'agit pas de dérapages isolés et regrettables. Nous savons bien que nous n'avons rien à attendre du Vatican ni de son chef.
Tout se tient. Tout est cohérent. Le Vatican pratique l'état de guerre permanent.
Femmes et homosexuelLEs en sont les premières victimes, depuis des siècles.

Aussi, nous n'étions pas venuEs ce matin appeler à la tolérance une institution qui de toute son histoire ne l'a jamais été (si ce n'est avec les fascistes) ; nous n'étions pas venuEs réclamer respect et indifférence. Nous ne mendions ni Amour ni pitié.
Nous nous battons pour une société débarrassée des sectes et de ces gourous, libérée du besoin de dévotion et de superstition, émancipée des valeurs patriarcales et de l'ordre hétérosexuel.

Nous sommes venuEs dénoncer, ce matin, ces propos abjects et misérables, tout comme ceux qui les ont prononcés, les ont permis.
Nous sommes venuEs, symboliquement, nous étendre sous leurs fenêtres, signes des violentés et des morts qu'ils préparent et encouragent.
Nous sommes venuEs rappeler que nous tenons pour comptable le Vatican de l'homo-lesbo-transphobie internationale (tout comme nous le tenons pour l'un des responsables du développement du SIDA dans un certain nombre de pays).

Nous sommes venuEs témoigner de notre mobilisation et de notre détermination. Car si leur haine à notre égard est incommensurable, il importe qu'ils sachent que notre désir de vivre, d'aimer, de baiser l'est tout autant.
Et, qu'en conséquence, notre colère est infinie contre tous ceux qui nous l'empêchent.

TaPaGeS, le 24 avril 2010
TransPédéGouines de Strasbourg

Photos de l'action

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