Appel à rassemblement



Vendredi 28 novembre 2008



TaPaGeS (TransPédéGouines de Strasbourg) participera à la manifestation à l'occasion de la 21ème Journée mondiale de lutte contre le sida, lundi 1er décembre 2008 à 18h30, place Kléber à Strasbourg



Sida : prix Nobel du cynisme



En août dernier, Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, n'a pas daigné se rendre à la Conférence mondiale sur le Sida qui se tenait à Mexico. Elle avait bien plus important à faire : les Jeux Olympiques... L'État français fut absent (à l'exception de quelques sous-fifres), un mépris qui mériterait le prix Nobel du cynisme (au moment où celui de médecine était enfin remis à Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier pour la découverte du VIH).
Ce n'est là ni une maladresse ni une bavure. Il est médiatiquement bien plus rentable d'aller se pavaner à Pékin. Les malades peuvent bien attendre, ils attendront.
Le sarkozysme est un cynisme.
Il a ceci de différent de la vieille droite classique, celle de Chirac, qu'il est, lui, franc. Pas d'année-symbolique-de-lutte-contre-le-sida, pas de fausse compassion, mais un immense mépris visible pour les malades et les chercheurs. C'est normal. Le sarkozysme c'est le soutien entier, permanent, réitéré aux plus forts, à ceux qui détiennent le pouvoir, aux riches, aux blancs, aux hommes, aux banquiers, aux flics. Et la guerre sans relâche contre les plus faibles. Dont les malades : tous les malades comme avec les franchises médicales qui pénalisent chaque personne souffrante et exemptent toute personne en bonne santé d'une solidarité logique et nécessaire.

Cette guerre contre les plus faibles porte un nom : le capitalisme.
Ce capitalisme pour perdurer et prospérer lâche ses flics contre les étrangerEs, qu'il rafle ; contre les putes, qu'il pourchasse ; contre les militantEs, qu'il traque.
Il lâche l'armée contre la jeunesse des banlieues ou la déploie partout dans le monde pour maintenir ses intérêts.
Il pressure les pays pauvres par la dette.
Il défend la propriété privée pour (entre autres) l'industrie pharmaceutique.
Il relaie les campagnes du Vatican, sexistes et homophobes.

À l'échelle du capitalisme, nos vies ne valent rien. Plus précisément, elles ne valent que ce qu'elles sont capables de produire, de reproduire pour lui. Ce système est un système de mort qui prospère sur la création, sans cesse renouvelée, d'exploitations et d'oppressions. Ce ne sont pas des accidents, mais des nécessités pour sa survie et son développement. Le sida le prouve dramatiquement depuis des années. Il concentre, redouble, amplifie toutes les inégalités. Nord et Sud, blancs et noirs, hommes et femmes, hétéros et pédés-gouines-trans' et puis : sans-papiers, jeunes, toxs, putes, taulardEs...

S'il y a guerre contre nous, à chaque instant, il faut reporter à plus tard nos deuils et nos tristesses. Remiser les flambeaux, en finir avec cette conception religieuse du monde, larmoyante et sans pratiques autre que le recueillement. Nous aurons toute l'éternité pour nous lamenter, nous avons toute l'intimité pour nous effondrer.

Mais, dehors, nous n'avons pas le choix : il nous faut nous atteler à la création d'un véritable rapport de forces. Exister à nouveau pour ne pas disparaître. Défendre pied à pied, coûte que coûte, la perspective politique d'un monde d'égaux et d'égales, d'un monde libéré de l'oppression, de l'exploitation, du profit, de leurs cynismes.

Collectivement, nous en sommes capables.


TaPaGeS, le 28 novembre 2008
Transpédégouines de Strasbourg






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